Un cylindre creux, un tube, de l’air comprimé : c’est le principe du « tube pneumatique », longtemps utilisé pour expédier un message d’un étage à l’autre d’une entreprise ou même entre centres postaux à l’échelle d’une ville. Paris avait son réseau jusque dans les années 1980. Le journal Le Télégramme de Brest a conservé ce système jusqu’à cette époque. Par rapport au courrier électronique, l’avantage du « pneu », l’expression utilisée à l’époque, est la transmission d’un objet matériel, en principe un document en papier. Mais en entreprise, certains glissaient bien d’autres choses dans le cylindre, parfois un sandwich.
Alors pourquoi ne pas reprendre cette vieille idée (certains la font remonter à l’Antiquité) pour distribuer les produits alimentaires jusqu'au cœur des villes ? L’idée peut sembler saugrenue. Elle nécessiterait un réseau immense et tentaculaire de tubes tissé dans le sous-sol des villes. Devraient-ils s'étendre jusque dans les immeubles et les appartements ? Nous voilà dans le décor du film Brazil…
Mais à y regarder de plus près, les avantages sont énormes, nous expliquent les membres de l’équipe du Foodtubes Project qui a planché sur la question et qui se veut désormais militante. Ces avant-gardistes ne sont pas des hurluberlus, ni des designeurs, ni des auteurs de science-fiction. On y trouve, entre autres, un spécialiste de l’atmosphère (Fred Taylor, université d’Oxford), un spécialiste britannique des transports (Noel Hodson, responsable du projet) et un mathématicien de l’Imperial College of London(Jonathan Carter).